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GESTION DES COMBATTANTS EN COMPETITION
La gestion des combattants lors des compétitions : Une des difficultés en boxe réside dans l ‘incompatibilité pour un être humain normal de produire ensemble un volume et une intensité importantes d'actions de frappe, sur une durée d’opposition longue. Frapper et bouger de manière aussi répétée et pendant si longtemps (de 3 X 1mn30 pour les jeunes novices à 10 X 2mn en pieds poings, voire 12 X 3mn pour les pros les plus aguerris en Boxe Anglaise) n’est pas naturelle. On s’en doute. D’autant que la Boxe Anglaise affaiblit localement les muscles et secondairement l’organisme, lorsque le pieds/poings diminue d’emblée les ressources organiques vu la masse sanguine requise, puis affaiblit localement les ressources… Aussi, afin de compenser une aptitude naturellement limitée, les combattants s’entraînent. Forcément. Et si possible, afin de tenir plus longtemps que l’autre … Les rounds ont accéléré les oppositions. Historiquement le fait d’avoir découpé les combats en rounds a imposé au boxeur une forme de marche forcée : il lui est nécessaire de s’investir un minimum afin de ne pas trop prendre de retard sur l’autre. Et encore ! Dans certains type de combats, si le KO n’est pas effectif, il n’est pas nécessaire d’être brillant sur tous les rounds ! En Boxe Française/Savate, si vous avez accumulé assez d’avantage sur trois reprises, il « suffit » de gérer les deux derniers pour gagner. En Boxe Anglaise par contre, si les avantages s’additionnent, il est possible de renverser le combat dans les derniers rounds en dominant l’autre, voire uniquement dans le dernier, en amateur. C’est mathématiquement possible. Les rounds permettent donc, ou bien une gestion de l’avantage, ou bien des possibilités différentes de gagner dans le temps. Mais ils ne sont jamais neutres. Ils interviennent obligatoirement, avec le comptage, dans la tactique de boxe. Toujours est-il qu’avec l’avènement des tournois, notamment en pieds poings professionnel, puisque en amateur (anglaise ou pieds poings), ils ont toujours existé, la complexité s’est encore affinée : - il faut se préserver pour gagner sa place pour le tour suivant, - il faut se préserver parce que le tour suivant est très difficile, - il faut se préserver parce que le tour précédent on s’est blessé. Bref, tout se complique. Et l’endurance longue qui était requise dans un seul combat avec deux individus qui s’épuisent quasiment au même rythme, bascule alors sur un enchaînement d’oppositions avec davantage de repos. L’endurance requise se transforme en une qualité d’une autre nature. Et les entraînements aussi... De fait les combats sont plus courts, mais aussi bien plus intenses et plus tactiques avec les changements d’adversaires. Il faut donc être plus rapide, plus fort, plus lucide et plus adaptatif. L’endurance qui était requise dans une durée longue avec des repos courts et réguliers mute en une capacité de récupération d’efforts plus violents avec des phases de repos plus longues. La place est ouverte pour les "explosifs endurants", et non plus les seuls endurants de fond qui seront émoussés par la violence possible des premiers rounds de chaque tour. En effet, il est possible dans un tournoi de partir plus intensément après un long repos de dix minutes (repos imparfait mais long, qu’après la classique minute de repos (repos imparfait, mais bien trop court pour limiter les effets de l'acidose). Car, au fait , que se passe-t-il pendant les dix minutes de repos dont vous allez bénéficier entre les combats ? D’abord un travail réflexif sur le combat passé et un breafing sur celui à venir. Les options tactiques s’établissent laissant la part de doute de côté : on sait comment boxe le futur adversaire, et on sait où il en est et ce qu’il a subit au combat précédent. On peut émettre des hypothèses plus solides sur les options à prendre. Pendant ce temps, le boxeur se réhydrate récupérant l’eau perdue par la transpiration qui servait à refroidir le corps. Sa température redescend avec l'arrêt de l'exercice, et il peut éliminer une partir des toxines en urinant (acide urique notamment). Ensuite, les massages accélèrent le transport du sang veineux vers le cœur qui a repris un rythme "normal" (Fréquence Cardiaque "presque" de repos avec un décalage de 20 battements bien souvent). Un petit travail d’endurance léger des gros muscles non primordiaux dans la frappe en boxe (dos, fessiers, cuisses et poings) permettra un déplacement de l’acide lactique produite (responsable de l'acidification qui limite et rend pénible le geste), vers les territoires musculaires au repos pour commencer à la retransformer en glucose au niveau du foie (base de la surcompensation). Nerveusement, le boxeur se ressource, et se détend, se donnant ainsi le maximum de chance d’être vigilant et réactif au tour suivant. Pas la peine de rester assis comme les boxeurs d’anglaise, les pieds sont munis d’un coussinet aux talons qui activent le retour veineux lorsque vous marchez : déplacez vous tranquillement dans les vestiaires, et restez mobile. Etirez vous par section courtes et répétées de 7 secondes, avec les exercices techniques relâchés de combinaison, cela a un effet musculaire massant et drainant. En restant actif, le cœur active la circulation du sang qui permet de drainer les restes de l’opposition passée. Ouvrez la fenêtre, aérez la pièce, en restant couvert, et pensez à expirer profondément, de manière à vider les espaces morts anatomiques, c’est à dire à renouveler l’air qui est contenu dans les voies aériennes qui mènent aux poumons. Vous pouvez manger quelques fruits secs ou des bouts de banane en mâchant bien, hydratez vous en ingérant une boisson sucrée, plutôt avec du fructose (rayon diététique des supermarchés) afin d’éviter l’hypoglycémie réflexe du sucre classique. Changez vos dessous, tee-shirt, short, pantalon de Full, vous aurez l’impression d’être neuf et frais. Nettoyez vous la peau du corps et du visage pour que la transpiration acide ne vous gène pas visuellement. Attention aux ambiances chaudes qui imposent une pellicule d'eau à la surface du corps et des mouvements de serviettes afin de continuer à le refroidir. Repassez un coup de vaseline sur le front, le nez et les arcades. Quelques granules d’arnica… Vous voilà prêt pour le tour suivant. Un rappel des consignes tactiques à respecter en début d’affrontement. Quelques actions aux paos souples, et vous sentez que vous êtes à nouveau rapide et efficace. Cela va être utile pour affaiblir l’adversaire. Il est endurant, pas très rapide, mais expérimenté, et rusé. Mais vous avez la foudre pour vous. Vous avez davantage travaillé dans votre préparation les intervalles intenses pour parvenir à tenir cinq blocs espacées de 6mns en 3 x 3mn30 avec des récupérations courtes et incomplètes de 40 sec, et chaque fois des adversaires différents. Et toujours plus rapides pour les derniers… Alors il peut venir l’endurant!... Et il va trébucher de son piédestal. Fini les matches à rallonge ! On va voir comment il a encaissé le précédent, et surtout comment il va pouvoir encaisser celui là. Vous lui promettez une partie de plaisir des plus intenses. C’est à vous. C’est votre tour. Prenez votre place dans l’ère des explosifs endurants !… Texte : Franck Martini / www.netboxe.com